Je vais à Phnom Penh pour connaître enfin pour de vrai la fabuleuse association Pour un sourire d'enfants, celle de nos cousins de l'autre bout du monde, Marie-France et Christian Despallières.

D'abord, je me rends sur la décharge. En tongs au milieu des poubelles de Phnom Penh. Il pleut encore un peu, le décor est surréaliste. Le pire, c’est qu’en étant là, ça paraît normal. Certains enfants tout nus avec leur crochet cherchent quelquechose à manger, d’autres reviennent de l’école. Des chèvres débarquent. Et au milieu de tout ça, des fleurs qui poussent partout...

Tant que les fleurs pousseront sur la décharge, il y aura de l’espoir, n’est-ce pas ?

Je m’assois pour dessiner. Les enfants m’entourent et je leur tire le portrait, ça les fait rire. Le gardien me demande de partir. Les petites filles me chantent une chanson d'adieu. Je suis les gros camions vers la sortie. Même les éboueurs sont des enfants.

Sous le petit marché, je déjeune chez Pra Kseang. Un jeune homme s’assoit à côté de moi et me dit en français : « c’est ma mère. » Il est étudiant en médecine. Il est allé à l'école chez Pour un sourire d'enfants. Il me raconte la décharge. Rude. « Tu sais, les camions écrasent parfois certains enfants qui s’endorment de fatigue au milieu des poubelles. »

C'est dur pour les enfants, mais aussi pour les parents. PSE offre un travail aux mères seules, par exemple dans leur atelier de couture où elles réalisent les uniformes des élèves. Ils compensent aussi le salaire de l’enfant qui retourne à l’école.

Je rencontre une jeune fille qui propose de me faire visiter. Elle appelle nos cousins Papi et Mamie avec une affection sans borne. Au début, ils ont demandé aux enfants de la décharge de quoi ils avaient besoin. « Du riz. » Et puis bientôt, les enfants ont dit qu’ils voulaient gagner leur riz eux-mêmes : Papi et Mamie ont alors construit une école. Ils les suivent aussi loin qu’ils veulent dans les études, et les aident à se lancer dans la vie professionnelle.

"Rien ne sert de donner du poisson à un enfant, il faut lui apprendre à pêcher."

Pour un sourire d'enfant...

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