Grenade, cloisons de rubis...
"Grenade amie est belle et gaie, elle n'a pas sa pareille. Mon aimée est loin : je ne puis revoir son visage, vêtue de brocard, jeune mariée sur le piédestal sacré."
Ainsi se souvenaient de Grenade les poètes arabes, après avoir quitté la péninsule hibérique. Encore aujourd'hui, on entend leurs mots portés par le vent, chantant sous les voûtes du Generalife.
"Admire les roses caressées par la brise, le jasmin élégant jaillissant du calice."
"Tel le chandelier qu'on allume, pendant qu'il éclaire les autres, il se consume, laisse-le aimer, tel est le sort des amants..."
"L'océan de l'amour est sans bornes, qui s'y engage s'y perd."
"Jouis de l'heure qui passe, la vie n'est qu'une plaisanterie."
"Nos jours reviendraient-ils ? Mon cœur tel un pigeon a pris son envol pour Algésiras. Comme je regrette le passé, époque à jamais révolue, heures de délices, et nos soirées, les demeures andalouses que nous avons quittées, comment les oublier ? Notre nostalgie du pays andalou, mon cœur est de plus en plus errant, ma douleur de plus en plus grande, mes larmes ne cessent de couler sur mes joues, mon être se consume... je viens de Malaga, avec mon seul corps, mon âme est restée à Grenade. Que faire ô mon Dieu ?"
Ainsi subsiste encore aujourd'hui la musique hispano-arabe en Algérie.
Flamenco ?